Le risque que représente la pollution pour la santé est fonction de deux paramètres fondamentaux : le DANGER de chaque polluant et notre EXPOSITION à ces polluants.

• Le risque ne se voit pas. Même si certains polluants se voient ou se sentent, nos sens ne nous permettent pas d'avoir une perception fiable du risque que représente la pollution atmosphérique. Certains seuils olfactifs (concentration à partir de laquelle le polluant est décelable par l'odorat) sont au delà des seuils de toxicité. De même, certains polluants tels que le CO sont inodores.

• Notre exposition varie beaucoup dans le temps et dans l'espace.

• De nos jours, le risque concerne des faibles doses, répétées chaque jour : c'est la pollution de fond. Même si les effets de la pollution de fond sont relativement bien connus (cancérogénicité, développement de pathologies cardio-vasculaires et respiratoires, troubles de la reproduction et du développement de l'enfant, maladies endocriniennes ou neurologiques...), leur quantification reste difficile à appréhender car les décès et les pathologies ne sont pas directement identifiables.

• La toxicité des éléments est connue séparément alors que nous sommes exposés à un cocktail de polluants. Or, dans un mélange, les effets des différents polluants peuvent s'additionner (effet additif), s'amplifier (effet synergique) ou s'annuler au moins en partie (effet antagoniste).

• Des facteurs comme la consommation de tabac peuvent biaiser les interprétations des effets des polluants sur la santé. En fonction du type d'étude réalisée (par exemple les études écologiques temporelles), les facteurs confondants dans la relation exposition-effet sont pris en compte grâce à la méthode employée.

• Les réactions interpersonnelles sont très variables (il existe des facteurs de susceptibilité : sensibilité physiologique, patrimoine génétique). Nous ne réagissons pas tous de la même manière lorsque nous sommes exposés aux mêmes conditions de pollution. En effet, cela est en partie dû à nos caractéristiques génétiques, qui nous sont propres, qui conditionnent la manière dont notre organisme réagit.

• Il n'y a pas de symptomatologie propre (y compris pour certaines intoxications graves), ni de pathologie typique (sauf cas du cancer de la plèvre lié à l'amiante).

• La relation dose/effets n'est pas toujours clairement établie (contexte de mélange, effets sans seuil...), même si les études réalisées dans de nombreux pays, par des équipes scientifiques différentes et avec des méthodes différentes montrent des résultats cohérents.