Exemples de résultats obtenus dans d'autres études
D'une manière générale, le cocktail de polluants atmosphériques auquel nous sommes exposés provoque :
A court terme : des irritations au niveau des yeux, du nez, de la gorge, de l'appareil respiratoire (avec chez les sujets les plus sensibles des crises d'asthme), des aggravations des troubles cardiovasculaires.
A long terme : développement et/ou aggravation des maladies respiratoires (asthme, BPCO...) et cardiovasculaires chroniques, et de certains cancers.
Les principaux effets sur la morbidité des polluants réglementés, retrouvés d'une manière redondante dans la littérature, sont :
NOx : ils provoquent une augmentation de la sensibilité aux infections respiratoires, c'est à dire qu'ils favorisent les pathologies comme la bronchiolite (avec le SO2 et les PM10 ; Ségala et al. 2008[1]), les rhino-pharyngites. Ils altèrent également la fonction respiratoire et aggravent l'asthme ou la BPCO.
O3 : il provoque une inflammation et hyperréactivité bronchique. Les bronches des personnes vont réagir plus vite et plus fortement à des stimulations (par exemple un gaz irritant, un allergène...), ce qui favorise les pathologies telles que l'asthme.
L'exposition à l'ozone peut donc entraîner différents symptômes respiratoires, augmenter la fréquence des crises d'asthme et aggraver une maladie respiratoire chronique ( Sousa et al. 2013[2]).
Les associations observées au cours des différentes phases du programme EGEA, entre la pollution atmosphérique (ozone et PM 10), la sévérité et le contrôle de l'asthme et de la fonction ventilatoire, montrent qu'une exposition au long cours à la pollution atmosphérique, même à des niveaux inférieurs aux recommandations de l'Union Européenne, augmente le risque d'une évolution défavorable de l'asthme ( Bouzigon et al., 2015[3]).
Son rôle dans les pathologies cardiovasculaires est plus discuté, mais Giroud et al. (2014)[4] ont mis en évidence un lien entre l'ozone et la survenue d'accidents vasculaires cérébraux, particulièrement chez les patients présentant des facteurs de risque vasculaire.
SO2 : il entraîne une bronchoconstriction (= resserrement des muscles qui entourent les bronches). Ceci pose particulièrement problème si la personne exposée est asthmatique ou atteinte de BPCO ( Li et al. 2007[5]).
P.M. : elles entraînent une inflammation bronchique, pulmonaire avec stress oxydant ( Hulin et al 2010[6]). Elles augmentent les maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, pathologies des vaisseaux...). Ainsi, les hospitalisations pour causes cardiovasculaires et cardiaques et les infarctus du myocarde sont significativement liés aux niveaux de PM10 (mais aussi de NO2 - Lefranc et al., 2009[7]).
Collart et al., (2015)[8] ont mis en évidence, à partir de l'étude de 3303 cas d'infarctus du myocarde dans la région de Charleroi en Belgique, une association entre les concentrations d'O3 et de PM10 et le nombre d'infarctus. Cette relation étant plus importante durant les mois chauds.
Les Composés Organiques Volatils : les effets exercés sont divers en fonction du composé concerné et du type d'exposition. Les troubles vont ainsi d'une simple gêne olfactive et d'une irritation, à une diminution de la capacité respiratoire. Des composés tels que le benzène ou le formaldéhyde sont des cancérigènes reconnus.